Séverine Assous a suivi des études aux Arts Décoratifs de Paris et a travaillé comme graphiste et maquettiste. Depuis 1998, elle réalise également des illustrations pour la presse, la publicité et l’édition (Autrement, Biba, l’Express, Libération, Bayard Presse, Les 4 Temps…). Elle a présenté plusieurs expositions de sérigraphies et de gravures à La Villette et à la Cité Internationale des Arts. La partie la plus visible de son travail se retrouve disséminée chez de nombreux éditeurs jeunesse (L’Edune, Michalon,Le Rouergue). A la veille de la sortie de son premier film d’animation, nous avons fait un tour d’horizon de ses multiples activités liées à l’image sous toutes ses formes.
Séverine Assous
Illustrissimo: Bonjour Séverine, tu as démarré ta carrière professionnelle, il y a une petite dizaine d’années. Comment arrives-tu à naviguer entre ton métier de directrice artistique et celui d’illustratrice?
Séverine Assous: Les éditions du Rouergue m’ont proposé de faire mon premier livre au moment où je m’engageais dans mon premier vrai boulot comme directrice artistique. J’ai choisi de ne pas choisir, vu la difficulté de vivre de l’illustration, mais je payais ce «non choix» au prix de précieux week-end sacrifiés devant mon ordi. Les deux activités se sont révélées assez complémentaires. J’ai commencé à intégrer l’illustration dans mon travail à l’agence, allant parfois jusqu’à traiter certains budgets uniquement en illustration, et inversement, le fait de manipuler beaucoup de photos pour de la DA m’a amenée à en intégrer de plus en plus dans mes illustrations. Le fait de penser mes images en terme d’impact a probablement dû modifier ma sensibilité. Il m’arrive d’être un peu en lutte contre les codes aseptisés de la com’ et de n’avoir plus envie de dessiner que des toiles d’araignées et des tétards morts, en guise de cure.
Cocon © Séverine Assous
Illustrissimo: Ton travail s’est épanoui dans l’édition, dans la presse. Peux-tu nous parler des 2/3 livres (ou des images) qui comptent le plus pour toi dans ton parcours ?
Séverine Assous: Les images qui comptent le plus pour moi sont celles que je fais en dehors des commandes, en me laissant guider par mes rêveries et mes obsessions, sans être contrainte par des délais ni des messages à faire passer. La dernière série remonte à il y un peu plus d’an. Je commençais à réfléchir à un livre, sur un cauchemar que je faisais étant enfant, et en cherchant à développer cet univers, je collectais des images, des photos, des couleurs liées à ça. Petit à petit j’ai lâché l’idée du livre pour faire ces images. Un autre événement important a été de faire mon site internet, en faisant des petites boucles d’animation, ça a été une révélation, de voir l’immense potentiel de l’image animée.
Hot Dog © Séverine Assous
Illustrissimo: Tu viens de présenter un film dans la collection le Laboratoire d’images, quels sont les enseignements et les satisfactions que cette expérience t’a apporté ?
Séverine Assous: Presque tout était satisfaisant dans cette expérience. Et difficile aussi. Ce genre de commande où l’on donne carte blanche à un illustrateur pour réaliser et diffuser son propre film est extrêmement valorisant, et rare. La satisfaction venait beaucoup du fait de faire quelque chose que je ne savais absolument pas faire. Un scénario, penser à un rythme, des plans, de la musique. Le fait de façonner mentalement toute cette atmosphère me permettait peu à peu de faire exister l’histoire avec des images de plus en plus précises. Elles étaient nécessaires pour pouvoir emmener tout le monde dedans. Puis lorsqu’on a commencé à réaliser, chacun a apporté sa pierre à l’édifice, c’était fascinant et invivable aussi, je n’arrivais pas à me détacher de ce que j’avais dessiné et imaginé, ni l’habitude que tout soit aussi net et défini. Mais bon, ça y est, je crois que j’ai fini par accepter que le film m’échappe et prenne son autonomie.
32 arbres © Séverine Assous
Oiseau © Séverine Assous
Cet article Séverine Assous est apparu en premier sur Le Blog Illustrissimo.